Conflits de cheville
Les conflits de cheville sont des affections qui génèrent de fortes douleurs chez le patient et qui peuvent avoir des conséquences sur d’autres articulations. Quels en sont les symptômes, les causes et les traitements ?
Définition des conflits de cheville
On parle de conflit de cheville lorsqu’il y a un contact anormal au sein de l’articulation. Ce contact peut concerner des os qui ne devraient pas se toucher, des tendons ou des ligaments. Il y a trois grandes catégories de conflits :
- Le conflit antérieur de la cheville : la douleur est située à l’avant de la cheville.
- Le conflit postérieur de cheville : la douleur apparaît à l’arrière.
- Le conflit latéral de cheville : la douleur est située sur le côté, généralement au niveau d’une malléole.
Causes et facteurs de risque des conflits de cheville
Les conflits de cheville sont majoritairement liés à la pratique d’une activité sportive intense. Le conflit antérieur de cheville et le conflit antérolatéral de cheville sont très fréquents chez les footballeurs. En effet, ce sont les sportifs qui utilisent le plus leurs chevilles, car ils réalisent de nombreuses flexions, extensions ainsi que des contacts répétés avec le ballon au niveau de l’articulation. Néanmoins, d’autres sports de ballon sollicitent beaucoup les chevilles et peuvent être responsables d’un conflit.
Les conflits antérieurs et antéro-latéral sont causés par des microtraumatismes répétés ou de nombreuses entorses. Les fragments osseux traumatisés peuvent croître et entrer en contact avec les os principaux de la cheville. Sous l’effet d’inflammations, les tissus tels que les tendons ou les ligaments peuvent aussi augmenter en volume et entrer en contact avec d’autres parties de la cheville.
Le conflit postérieur de la cheville est quant à lui souvent présents chez les danseurs. La réalisation répétée de flexions plantaires engendre des microtraumatismes à répétition entre l’os du talon (calcaneum) et le tibia. Des tissus mous peuvent aussi se coincer entre le talon et le tibia et provoquer des douleurs. Le port fréquent de talons hauts peut également être à l’origine de ce conflit de cheville.
En résumé, les principaux facteurs de risque des conflits de cheville sont :
- Un mauvais échauffement avant la pratique d’une activité physique
- Le pratique de sport à haut niveau
- La danse à niveau professionnel
- Le port régulier de chaussures à talon haut
- Certaines anomalies génétiques : pied plat, malformation du calcaneus, orteils en griffe, etc.
Symptômes des conflits de cheville
En cas de conflit antérieur de la cheville, les symptômes principaux sont une douleur à l’avant de la cheville, un gonflement de l’articulation et une impression d’instabilité. Dans le cas du conflit latéral, la douleur est située au niveau de la malléole et une bosse osseuse peut se former à l’arrière du talon. Pour un conflit de cheville postérieur, une sensation de blocage apparaît lors des flexions du pied ainsi qu’une vive douleur à l’arrière du pied, entre le talon et le tibia.
Dans tous les cas, les conflits de cheville s’accompagnent de douleurs très localisées lorsque le pied est en mouvement. Les mouvements de flexion ou d’extension sont limités et un gonflement est observé.
Diagnostic
Examen clinique
Il est important de consulter un médecin lors de l’apparition des premiers symptômes de conflit de cheville. En effet, un conflit articulaire de cheville non-traité ou mal soigné peut être à l’origine de problèmes plus graves : entorses, instabilité de la cheville ou fracture.
Lors de l’examen médical, le spécialiste de la cheville interroge le patient et teste la douleur de la cheville. Il réalise des gestes précis et teste les capacités de flexion et d’extension du pied. Le but de ces manipulations est de déterminer le type de conflit de cheville à traiter. En effet, une douleur antéro-latérale orientera plutôt vers un conflit tissulaire alors qu’une douleur antéro-interne confirmera plutôt un conflit osseux.
En fonction de la localisation des douleurs et de leur intensité, le médecin demandera des examens d’imagerie afin de confirmer ou d’infirmer le diagnostic.
Examens d’imagerie
Le type d’examen demandé dépendra des résultats de l’examen clinique. Si le médecin soupçonne un conflit tissulaire, l’échographie spécialisée va permettre la confirmation. Cet examen offre une vision précise de l’état et de la localisation des tissus.
Si c’est un conflit osseux qui est suspecté par le médecin, celui-ci demandera une radiographie. La prise des clichés radio se fait lorsque le patient est debout avec le pied fléchi ou en extension, en fonction de la localisation des douleurs. Les clichés sont pris de face et de profil afin de visualiser les contacts anormaux des structures osseuses au sein de l’articulation.
Examens complémentaires
Si le conflit de cheville est grave et qu’une intervention chirurgicale semble nécessaire, le médecin demandera d’autres examens. La réalisation d’une IRM ou d’un arthroscanner permettra au médecin d’obtenir une vision globale plus précise de l’articulation. Ainsi, il connaîtra exactement la position et l’état du cartilage, des tendons et des ligaments de la cheville avant de procéder au traitement adapté.
Conflits de cheville : traitement
Traitement médical
En cas de conflit antéro-latéral de la cheville, le traitement le plus fréquent est une infiltration de corticoïdes. Une injection au niveau de l’articulation aide à diminuer les cicatrices fibreuses. Elle est possible en cas de conflit de cheville au niveau des tissus ou des os, s’il n’y a pas de lésion osseuse et si aucun bec osseux ne s’est formé. C’est pourquoi, il est important de consulter un médecin dès l’apparition des symptômes, sans attendre.
Traitement chirurgical
Le traitement chirurgical des conflits de cheville n’intervient qu’en cas d’échec du traitement médical. Il peut constituer en une arthroscopie avec arthrolyse en cas de conflits de tissus. Lors de cette opération, les tissus gênants sont coupés et ôtés chirurgicalement pour débloquer l’articulation.
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