Traitements de l’arthrose du pied

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L’arthrose du pied peut causer de nombreuses difficultés dans la vie quotidienne d’un patient. Quelles sont les différentes solutions pour traiter cette pathologie et quels sont les bénéfices potentiels de la chirurgie de l’arthrose du pied ?

Dans quels cas avoir recours à la chirurgie de l’arthrose du pied ?

L’arthrose du pied est une dégradation du revêtement cartilagineux dans le pied, qui entraîne des frottements au niveau des extrémités des os. Les causes de l’arthrose du pied sont multiples. Elle peut être primitive et donc résulter d’une prédisposition génétique, ou bien être causée par un traumatisme mal soigné, des gestes répétitifs, un rhumatisme articulaire, on parle alors d’arthrose secondaire.

L’arthrose peut se développer dans n’importe quelle articulation du pied, ce peut être une arthrose de la cheville (entre le tibia et le talus), une arthrose sous-talienne (entre le talus et le calcanéum), une arthrose talo-naviculaire (entre le talus et le naviculaire) ou encore une arthrose sur le dessus du pied avec notamment les articulations métatarso-phalangiennes.

L’arthrose du pied est responsable de douleurs potentiellement intenses, mais aussi d’une éventuelle boiterie et d’une raideur du pied. Les déplacements deviennent alors difficiles, rendant les activités quotidiennes compliquées à accomplir.

Quel que soit le type d’arthrose (arthrose de la cheville, arthrose sous-talienne, etc.), le traitement médical est la première intention pour soulager l’arthrose du pied. Le praticien prescrit alors des anti-douleurs et des anti-inflammatoires, des chaussures ou semelles orthopédiques, des séances de kinésithérapie ou encore des infiltrations.

En cas d’arthrose du pied, si le traitement médical n’est pas suffisant, si les douleurs persistent et l’autonomie du patient est limitée, alors la chirurgie est possible.

Chirurgie de l’arthrose du pied : définition

Objectifs

Le traitement chirurgical de l’arthrose du pied a pour objectif de soulager les douleurs et d’améliorer la mobilité de l’articulation. Grâce à la disparition des douleurs, le patient peut marcher et se chausser normalement et retrouver une vie active sans contraintes.

 

Chirurgie de l’arthrose du pied en pratique

Il y a plusieurs options d’anesthésie pour l’opération de l’arthrose du pied, l’anesthésie locale ou loco-régionale sont souvent privilégiées. Si le patient préfère être endormi, l’anesthésie générale est aussi une option. L’intervention est généralement réalisée en mode ambulatoire, mais peut nécessiter une hospitalisation dans certains cas.

 

Déroulement de la chirurgie de l’arthrose du pied

Pour les cas d’arthrose du pied peu avancée, le débridement arthroscopique peut être proposé. Il consiste à faire un nettoyage articulaire, à retirer les excroissances osseuses et les tissus inflammatoires. C’est une chirurgie arthroscopique, c’est-à-dire qu’une caméra miniature est insérée grâce à une incision millimétrique.

Une autre possibilité est l’ostéotomie, qui consiste à réaliser des fractures osseuses pour modifier les contraintes cartilagineuses ou corriger des problèmes d’axe. Du matériel d’ostéosynthèse (vis, plaque, broche, agrafe) est souvent mis en place pour conserver l’os dans la bonne position lors de la consolidation.

Pour les cas d’arthrose avancée, les deux options possibles sont l’arthrodèse et la prothèse de la cheville. L’arthrodèse étant la technique la plus couramment utilisée entre les deux options.

Lors d’une arthrodèse, le chirurgien retire le cartilage résiduel, ravive les os et bloque l’articulation de la cheville à l’aide de matériel d’ostéosynthèse. Les os sont ainsi soudés entre eux, faisant comme une sorte d’os continu. Le patient perd sa mobilité du pied en grande partie, mais n’a plus aucune douleur. C’est une opération très efficace et valable à vie, c’est la raison pour laquelle elle est l’intervention de référence.

La prothèse de la cheville est l’autre option possible. Lors de cette chirurgie, des coupes osseuses sont réalisées pour laisser la place à la prothèse, puis la prothèse est insérée et fixée par impaction dans l’os. La prothèse nécessite une sélection stricte des patients, qui ne sont pas tous éligibles. Elle permet de garder une mobilité satisfaisante de la cheville, mais est soumise à l’usure et nécessite une suivi à vie.

La taille de l’incision dépendra de la technique opératoire utilisée. Pour la technique arthroscopique, les incisions sont millimétriques, pour la technique classique, à ciel ouvert, l’incision mesure quelques centimètres.

Suites post-opératoires de la chirurgie de l’arthrose du pied

Consignes post-opératoires

À la suite de l’opération de l’arthrose du pied, le patient ne peut pas appuyer son pied dans la plupart des cas, sauf en cas de pose de prothèse de cheville. Le pied est immobilisé dans une botte pour plusieurs semaines ou mois et le patient doit marcher avec des béquilles.

La prescription d’antalgiques est systématique, pour soulager la douleur, tandis que la prescription d’anticoagulants varie selon le cas spécifique du patient.

Plusieurs rendez-vous de contrôle sont nécessaires pour assurer l’absence de survenue d’une complication et vérifier la bonne évolution de la convalescence.

 

Rééducation post-opératoire

Des séances de kinésithérapie sont prescrites dans la majorité des cas, même si ce n’est pas systématique. Elles démarrent généralement à la 4ᵉ semaine post-opératoire. L’objectif de ces séances est de renouer avec une fonction normale du pied, reprendre une vie active dans les meilleures conditions possibles et redonner au pied des sensations aux sollicitations extérieures. Les exercices dispensés par le kinésithérapeute sont, bien sûr, adaptés à l’aptitude physique, l’âge, le type de chirurgie.

 

Reprise des activités

La durée moyenne d’un arrêt de travail après une opération de l’arthrose du pied varie grandement en fonction du type de chirurgie et de la profession, cela va de 6 semaines à 6 mois. Pour un simple débridement arthroscopique, le retour au travail peut éventuellement s’effectuer avant.

Il est proscrit de conduire durant une période allant de 3 à 8 semaines, à moins de conduire une voiture automatique et que ce soit le pied gauche qui ait été opéré. La marche normale peut reprendre dès le dispositif d’immobilisation enlevé. La reprise des activités sportives se fait de manière très progressive, avec accord du chirurgien.

Risques et complications de la chirurgie de l’arthrose du pied

Des hématomes, des douleurs, un œdème, sont fréquemment notés en post-opératoire. Cette opération, comme toutes les procédures chirurgicales, comporte aussi des risques généraux, tels que la phlébite, l’infection, le problème de cicatrisation, etc.

Parmi les complications spécifiques, on peut citer la raideur, la pseudarthrodèse (pour l’ostéotomie et l’arthrodèse), la nécrose osseuse ou bien encore l’arthrose qui continue malgré l’opération.

Chirurgie de l’arthrose du pied : résultats

L’opération de l’arthrose du pied prend plusieurs formes, chaque technique ayant des objectifs et des résultats différents. Dans la majorité des cas, les patients sont satisfaits du résultat final. Les douleurs sont soulagées et la qualité de vie du patient est largement améliorée.

Une reprise chirurgicale peut être nécessaire plusieurs années après l’opération, mais cela n’indique pas forcément que la première opération est un échec. Cela peut faire partie d’une stratégie médicale mûrement réfléchie entre le chirurgien et le patient, comme lorsqu’une ostéotomie est effectuée pour repousser une arthrodèse ou une pose de prothèse de cheville, par exemple.

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