Lésion ostéochondrale de la cheville
La lésion ostéochondrale de la cheville est une pathologie de plus en plus fréquente chez les hommes jeunes et les personnes pratiquant une activité sportive intense. Grâce à cet article, apprenez-en plus sur les causes, les symptômes et les traitements de cette pathologie !
Définition de la lésion ostéochondrale de la cheville
La lésion ostéochondrale de la cheville est également appelée lésion ostéochondrale du dôme astragalien (LODA) ou lésion ostéochondrale du dôme talien. Elle touche le talus, ou astragale, l’os qui s’articule avec la base du tibia et du péroné pour former la cheville. Les deux lésions les plus fréquentes de cet os sont celles qui sont situées à l’arrière et en dedans du talus (on parle alors de lésion postéro-médiale) et celles qui se trouvent à l’avant et en dehors de l’os (lésion antéro-latérale).
Une lésion ostéochondrale de la cheville peut présenter plusieurs stades de gravité. Cette lésion peut être cartilagineuse ou osseuse. On utilise généralement la classification de Mintz pour évaluer le stade de la LODA :
- Stade 0 : le cartilage n’est pas affecté, il n’y a pas de LODA.
- Stade 1 : le cartilage semble intact, mais le signal de l’IRM n’est pas normal.
- Stade 2 : des fissures sont observées sur le cartilage, mais le talus reste intact.
- Stade 3 : le cartilage est ouvert, l’os est exposé.
- Stade 4 : des fragments de cartilage sont libérés mais ne se déplacent pas, l’os présente des géodes (perforations) sous-chondrales.
- Stade 5 : des fragments de cartilage libres se déplacent, les géodes sous-chondrales s’agrandissent.
Causes et facteurs de risque de la lésion ostéochondrale de la cheville
La plupart du temps, une lésion ostéochondrale du talus se forme suite à un traumatisme important de la cheville ou après des microtraumatismes répétés. Les entorses externes sont les principales responsables des LODA. Parfois, l’origine de la lésion ostéochondrale de la cheville est mécanique. Elle est causée par une pression externe sur l’intérieur de la cheville. Une origine génétique due à une composition de l’os trop poreuse peut également expliquer la présence de ces lésions. Toutefois, cette cause est très rare.
Aujourd’hui encore, l’origine d’une lésion ostéochondrale de la cheville est controversée. Néanmoins, certains facteurs de risques peuvent être énoncés :
- Le surpoids.
- La pratique de sports de contact, de ballon (football, basketball) ou de balle (tennis) de manière intensive.
- Des entorses répétées.
- Un choc, une chute ou un accident.
Symptômes de la lésion ostéochondrale de la cheville
La LODA ou l’ostéochondrite de la cheville a pour symptômes une forte douleur dans le cou-de-pied et un gonflement. Les douleurs apparaissent lors de la marche ou de la pratique d’une activité sportive. D’autres symptômes peuvent également apparaître :
- Une sensation d’instabilité de la cheville.
- Des craquements ou des blocages lors de la mobilité du pied.
- L’apparition d’hématomes et d’œdèmes.
La plupart des patients qui souffrent d’une lésion ostéochondrale de la cheville sont dans l’incapacité de réaliser des activités sportives. Dans les stades plus avancés, certaines tâches du quotidien deviennent par ailleurs difficiles. Si aucune mesure n’est prise, la LODA peut évoluer rapidement vers une arthrose. Il est donc important de consulter un médecin dès l’apparition des douleurs ou de la sensation de gêne.
Diagnostic
Examen clinique
L’examen clinique consiste généralement en une observation de la démarche du patient par le médecin. Lors de la consultation, le spécialiste questionne le patient sur la localisation de ses douleurs et sur leur intensité. Il manipule le pied afin de connaître les mouvements qui causent des douleurs. Des questions sur le mode de vie du patient ainsi que sur d’anciens traumatismes de la cheville guideront le médecin et l’aideront à préciser son diagnostic.
La recherche des points les plus douloureux par le médecin est essentielle dans le but de diagnostiquer une lésion ostéochondrale de la cheville. Dans la plupart des cas, c’est le mouvement de flexion plantaire forcée qui cause la douleur. Celle-ci est symptomatique de la LODA.
Examens d’imagerie
Il y a 5 examens qui peuvent être demandés par le spécialiste pour confirmer son diagnostic de lésion ostéochondrale de la cheville :
- Les radiographies donnent un aperçu de l’état du cartilage et permettent de vérifier l’état du talus.
- Le scanner sert à confirmer une lésion aperçue sur une radio. C’est l’examen qui permet d’avoir une vision plus précise de l’état de l’os et de la localisation d’une nécrose osseuse ou d’une géode.
- L’arthroscanner aide à connaître l’état du cartilage avec plus de précision. Grâce aux résultats, le médecin connaît l’épaisseur du cartilage et localise les fissures.
- L’IRM assure une analyse complète de toute la cheville et permet de connaître la relation des os avec le cartilage au niveau du dôme talien. Elle est particulièrement utile dans les diagnostics précoces d’une lésion ostéochondrale de la cheville.
- L’échographie est surtout utile en cas de lésion postéro-médiale afin d’obtenir un pré-diagnostic.
Lésion ostéochondrale de la cheville : traitement
Traitement médical
En cas de lésion ostéochondrale de la cheville, un traitement médical est possible. Il doit être préféré par le médecin avant d’envisager tout traitement chirurgical. Ce traitement se compose de différentes alternatives :
- La prise d’antalgiques ou d’anti-inflammatoires pour diminuer les douleurs et réduire les gonflements.
- L’utilisation de semelles orthopédiques dans le but de corriger la posture et de soulager la cheville.
- Une infiltration de corticoïdes entre le tibia et le talus afin de favoriser la cicatrisation des tissus et de soulager le cartilage.
- Une immobilisation de la cheville par un plâtre ou une attelle.
Le traitement médical s’avère efficace dans 50 % des cas de lésion ostéochondrale de la cheville.
Traitement chirurgical
Le traitement chirurgical peut largement différer d’une lésion ostéochondrale de la cheville à l’autre. Les traitements possibles sont les suivants :
- Excision ou stabilisation en cas de fracture.
- Nettoyage et curetage de la lésion.
- Perforation pour favoriser la cicatrisation.
- Micro-fractures de l’os pour soulager le cartilage abîmé.
- Greffe osseuse ou cartilagineuse.
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