Hallux rigidus : traitement
L’hallux rigidus, une pathologie douloureuse qui touche le gros orteil, entraîne chez les patients des difficultés pour marcher et pour se chausser convenablement. Voici des précisions sur la chirurgie de l’hallux rigidus et sur la période post-opératoire.
Dans quels cas avoir recours à la chirurgie de l’hallux rigidus ?
L’hallux rigidus correspond à une dégradation cartilagineuse au niveau du gros orteil, appelé hallux, due à l’arthrose. Cette usure progressive de l’articulation finit par occasionner la formation de saillies osseuses (ostéophytes) et par causer l’enraidissement du gros orteil.
Les causes principales de l’hallux rigidus sont : la pratique de certains sports intensifs, le pied égyptien, une blessure mal soignée, le port de chaussures étroites ou à talons, le vieillissement articulaire. Ses symptômes principaux sont l’apparition de phénomènes douloureux, la rigidité du gros orteil et la difficulté à bouger l’articulation.
Avant le traitement chirurgical, la première intention est d’abord médicale. Le traitement consiste alors en la prise d’antalgiques et d’anti-inflammatoires, le port de chaussures confortables et de semelles orthopédiques, ainsi que des infiltrations, pour stopper les poussées inflammatoires.
Si la marche continue d’être douloureuse et que le port de chaussures continue d’être difficile, alors le patient devra envisager l’opération de l’hallux rigidus pour trouver une solution durable et efficace.
Chirurgie de l’hallux rigidus : définition
Objectifs
Le traitement chirurgical de l’hallux rigidus vise plusieurs objectifs : récupérer une mobilité normale du pied et éliminer les phénomènes douloureux. Grâce à l’acte chirurgical, le patient peut remarcher normalement, reprendre une vie active sans contraintes et peut de nouveau se chausser, dans tous types de chaussures.
Chirurgie de l’hallux rigidus en pratique
Pour le traitement de l’hallux rigidus, l’opération se déroule généralement sous anesthésie opératoire loco-régionale. Elle se réalise habituellement en ambulatoire, avec entrée et sortie le même jour, mais il arrive, pour des raisons diverses qu’une très courte hospitalisation soit nécessaire. L’acte chirurgical, en lui-même, dure entre 30 minutes et 1 heure.
Déroulement de la chirurgie de l’hallux rigidus
Pour une chirurgie de l’hallux rigidus, différentes techniques chirurgicales existent, en fonction de l’état d’avancement de la pathologie. Pour les cas d’arthroses peu sévères, où il reste encore du cartilage sain, une cheilectomie est souvent pratiquée. Elle consiste en l’ablation des excroissances osseuses formées autour de l’articulation. Une découpe osseuse, appelée ostéotomie, est généralement réalisée en complément, au niveau de la phalange ou du métatarse, pour modifier les conflits douloureux.
L’arthrodèse est la méthode chirurgicale la plus fréquemment réalisée pour un hallux rigidus avancé. Cette technique consiste à retirer le cartilage abîmé, puis à bloquer définitivement l’articulation métatarsophalangienne à l’aide de matériel d’ostéosynthèse (vis et plaque). Pour l’hallux rigidus avancé, la mise en place d’une prothèse peut parfois être envisagée, mais cette option est rarement utilisée, car elle a une durée de vie limitée.
Si cela est nécessaire, l’opération du pied de l’hallux rigidus peut être combinée à d’autres gestes chirurgicaux additionnels, par exemple la correction d’un orteil en griffe.
Suites post-opératoires de la chirurgie de l’hallux rigidus
Consignes post-opératoires
La convalescence de ce type d’opération dure 1 mois et demi environ, période durant laquelle le patient doit porter une chaussure médicale. L’appui est autorisé sur le pied et la marche est possible dès le jour suivant l’opération. Cependant, les déplacements doivent être limités aux activités indispensables les 15 premiers jours.
Une ordonnance d’antalgiques est fournie par le chirurgien pour gérer la douleur après l’opération. Le patient doit surélever le pied le plus souvent possible et le glacer plusieurs fois par jour à l’aide d’un chausson réfrigérant. Le chirurgien prévoit plusieurs consultations post-opératoires pour faire le point sur le bon déroulement de la convalescence. Des séances de kinésithérapie peuvent, dans certains cas, être programmées.
Rééducation post-opératoire
En fonction de l’acte chirurgical entrepris par le praticien, une rééducation avec un kinésithérapeute peut s’avérer nécessaire. Les séances de kinésithérapie débutent environ 15 jours après l’intervention, avec l’accord du chirurgien.
Ces séances ont pour but d’améliorer la flexibilité de l’orteil et du pied, de prévenir l’apparition d’une rigidité, de travailler sur le schéma de marche et de faciliter le retour à une vie active normale.
Reprise des activités
À la suite de l’intervention chirurgicale pour traiter l’hallux rigidus, un arrêt de travail est prescrit par le chirurgien, sa durée varie entre 4 et 8 semaines. Un patient ayant un travail sédentaire ou aménageable en télétravail pourra reprendre plus tôt qu’un patient ayant un emploi physique.
La reprise de la conduite est envisageable après la consolidation de l’orteil, à partir de 4 semaines environ. La reprise du sport peut, quant à elle, être envisagée au bout de 2 à 3 mois, de manière progressive et avec l’accord du chirurgien.
Risques et complications de la chirurgie de l’hallux rigidus
Comme pour tout acte chirurgical, des complications sont possibles, bien qu’elles soient rares. Il incombe néanmoins au chirurgien d’informer le patient de ces risques potentiels.
Parmi les complications qui peuvent survenir : l’hématome nécessitant une reprise chirurgicale, l’œdème nécessitant des soins médicaux, les problèmes de cicatrisation, la phlébite, l’algodystrophie ou encore le défaut de consolidation.
Chirurgie de l’hallux rigidus : résultats
Les résultats attendus à la suite d’une chirurgie de l’hallux rigidus sont très positifs. Les phénomènes douloureux disparaissent et la marche normale est reprise avec tous types de chaussures. Si le praticien a procédé à une arthrodèse, le blocage de l’articulation n’est pas gênant pour marcher ou pratiquer des activités sportives.
Bien que les résultats soient très satisfaisants, il est tout de même recommandé au patient d’essayer au maximum de porter des chaussures confortables et larges. Adopter de bonnes habitudes de chaussage permet d’éviter de développer d’autres pathologies de l’avant-pied ou encore une récidive.
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